Le terme
LGBTQphobie
désigne les phobies, et autres formes de rejet, envers les personnes LGBTQ+.
Elles correspondent à l’ensemble des attitudes, des actes et des paroles négatives envers la diversité sexuelle et
de genre. Elle peut se définir comme la peur irrationnelle des personnes LGBTQ+, ou celles perçues comme telles,
pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine.
Selon un rapport résultant d’une étude menée en 2020 par ILGA World et Stonewall’s International Work,
¼ de la population mondiale perçoit les personnes LGBTQ+ comme des criminel.le.s.
La peur irrationnelle des personnes se trouvant sur le spectre de l’asexualité , ou celles perçues comme telles, pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine.
Les personnes asexuelles peuvent subir plusieurs formes de violences, dont l’invalidation de leur identité
sexuelle. En effet, les personnes asexuelles sont souvent jugées sur leur manque de libido. Parfois, leurs
proches, voire même leurs professionnel.le.s de la santé, tentent de « corriger » leur degré d’attirance sexuelle.
45 % des personnes asexuelles ont déclaré que des gens avaient tenté de les guérir ou leur avaient donné des
suggestions sur la façon de les guérir.
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« C’est impossible que tu n’aies pas d’attirance sexuelle. Tous les humains en ont. Si tu n’en as pas, c’est
que t’as un trauma ou que t’as un problème d’hormones. Tu devrais aller voir un médecin. »
La peur irrationnelle des personnes se trouvant sur le spectre de l’aromantisme, ou celles perçues comme telles, pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine.
Cette phobie se manifeste de diverses façons dans le quotidien des personnes aromantiques dont : des attitudes négatives, de la discrimination, de la violence, du harcèlement ainsi que de l’invalidation.
La peur irrationnelle des personnes bisexuelles, ou celles perçues comme telles, pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine. Elle est souvent causée par des préjugés, comme l’idée que les personnes bisexuelles sont plus actives sexuellement que la moyenne, qu’elles sont plus infidèles, qu’elles ne savent pas ce qu’elles veulent ou que leur identité n’est qu’une phase.
57,7 % des hommes bi ont été victimes de harcèlement verbal en milieu de travail.
1
46 % des femmes bisexuelles ont été violées.
2
« Je ne pourrais pas sortir avec un bi, j’aurais trop peur qu’il me trompe. »
« C’est clairement un gai refoulé. »
La peur irrationnelle des personnes non-binaires, ou celles perçues comme telles, pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine. Elle est basée sur la croyance que la binarité de genre est naturelle et incontestable.
Près d’une personne non-binaire sur 5 a rapporté une expérience d’intimidation dans son établissement scolaire en 2021. 1 « Il ne peut pas être non-binaire. C’est soit un gars, soit une fille. »
La peur irrationnelle spécifiquement dirigée envers les hommes homosexuels, ou ceux perçus comme tels, pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine. Cette peur est souvent basée sur l’idée reçue que les hommes gais sont féminins et donc inférieurs (misogynie), ou que ces types de relations ne sont pas naturelles. Lorsqu’on parle de la peur et du rejet des hommes gais féminins, on utilise parfois le mot « follophobie ».
Cette phobie se manifeste de diverses façons dans le quotidien des hommes homosexuels dont : des attitudes négatives, de la discrimination, de la violence, du harcèlement ainsi que de l’invalidation et même des décès. « Je ne veux pas aller dans un bar gai, j’aurais trop peur que les gais me sautent dessus. »
La peur irrationnelle des personnes homosexuelles, ou celles perçues comme telles, pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine. Elle est souvent liée à de fausses idées ainsi qu’à certaines croyances de nature religieuse.
Plus de 50 % des pays du monde entier criminalisent encore l’homosexualité. « Une famille, c’est un papa et une maman. Le reste n’est pas naturel et c’est mauvais pour l’enfant. »
La peur irrationnelle des personnes intersexes pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine. La variation intersexe est un diagnostic médical qui indique que les caractéristiques sexuelles d’une personne ne se conforment pas aux attentes médicales et sociales de l’apparence d’un corps de sexe féminin ou de sexe masculin. Ces variations peuvent se refléter dans les caractéristiques sexuelles primaires (les parties génitales) ou secondaires (squelette, pilosité, répartition des graisses et des muscles, etc.) qui sont influencées par les chromosomes et les hormones. Environ 1,7 % de la population mondiale naît avec des caractéristiques intersexuées.
Depuis 2015,
plus de 1 385 interventions chirurgicales
ont été pratiquées sur des enfants de moins de 14 ans présentant une variation du développement sexuel; 838
d’entre elles sur des enfants de moins de deux ans. (Source : la Régie de l’assurance maladie du Québec
1
)
69 %
des personnes intersexes interrogées ont déclaré avoir été victimes d’une forme de discrimination en 2021
2
. (Selon le Center for American Progress)
3 personnes intersexuées sur 5
ont déclaré qu’elles évitaient les rendez-vous médicaux par peur de préjugés.
« Il n’existe que deux sexes : XX ou XY! »
La peur irrationnelle des femmes lesbiennes, ou celles perçues comme telles, pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine. La lesbophobie se retrouve à l’intersection du sexisme et de l’homophobie.
Cette phobie se manifeste de diverses façons dans le quotidien des femmes lesbiennes, dont du harcèlement, des
agressions ainsi que de l’invalidation.
15 % des lesbiennes au Canada ont vécu de la violence physique basée sur leur orientation sexuelle entre 2015 et
2020, et 12 % d’entre elles ont vécu de la violence sexuelle.
« Vous êtes vraiment chaudes ensemble, est-ce que je peux me joindre à vous? »
La phobie des personnes polyamoureuses, qui pratiquent la non-monogamie éthique ou qui sont perçues comme telles. Les personnes polyamoureuses ont plusieurs partenaires, et ce, de façon éthique et consensuelle. Le polyamour ne fait pas partie de l’acronyme LGBTQ+, mais la polyphobie revient souvent dans des formes de LGBTQphobies.
De façon assez similaire aux LGBTQphobies, la polyphobie peut se retrouver dans les lois (p. ex. reconnaissance
légale des familles polyamoureuses, protection envers la discrimination) et dans les interactions sociales. Par
exemple, dans l’émission de télévision Touche pas à mon poste diffusée en janvier 2019, une participante a
déclaré : « L’amour à trois, ça n’existe pas, ça a été inventé par… ça a clairement été créé par des dingues.
L’amour, c’est une personne, on aime une personne et, pour moi, ce sont des gens qui ont un problème au cerveau.
(…) c’est dégueulasse et c’est tout. »
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La polyphobie apparaît aussi dans des discours homophobes, notamment lorsque la question du mariage est amenée et
qu’on dit que si on légalise le mariage entre deux hommes ou deux femmes, il faudra ensuite légaliser la
polygamie.
Le fait d’être séropositif ne fait pas partie de l’acronyme LGBTQ+, mais la sérophobie revient souvent dans des formes de LGBTQphobies. Les personnes séropositives sont les personnes qui vivent avec le VIH et, en raison d’une mauvaise compréhension de cette maladie, elles peuvent être victimes de rejet et de différents types de violences. De plus, un amalgame est souvent fait entre les hommes homosexuels ou bisexuels et les personnes séropositives, ce qui fait que l’homophobie et la sérophobie sont souvent liées. Certaines personnes vont jusqu’à dire que le VIH est une punition divine, conséquence de l’homosexualité, qui est considérée comme contre nature. 1
1 personne sur 5 au Canada
vivant avec le VIH se voit refuser des services de santé en raison de la stigmatisation et de la discrimination.
2 « Être gai, ce n’est pas sain. La preuve, ils ont tous le SIDA! »
Des ressources existent : REZO, Fondation québécoise du sida, Portail VIH/SIDA du Québec
La peur irrationnelle des personnes trans et des personnes non conformes sur le plan de l’identité ou de l’expression de genre, ou celles perçues comme telles, pouvant mener aussi au mépris, au dégoût et à la haine. La transphobie est notamment alimentée par la représentation des femmes trans comme des « hommes qui se déguisent en femmes » et par la classification jusqu’à récemment de la transidentité comme étant une maladie mentale.
327 personnes trans ont été assassinées en 2022
95%
d’entre elles étaient des femmes
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Nous vous avons préparé toute la documentation nécessaire pour vous informer sur le sujet! Ensemble, marchons vers un avenir plus inclusif et déconstruisons nos peurs irrationnelles.